Promoteur de cotedivoire-today.net/Sylvain Namoya annonce de profonds changements
Ce sont les mesures au niveau des impôts, annoncées par le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, que nous voulons voir de plus près, pour ne pas que nos entreprises de covid-19. Votre site www.cotedivoire-today.net va changer de cap, dites-vous. Pouvez-vous être plus explicite ?
Nous avons dû parer au plus pressé du fait que je venais d’être renvoyé de mon ancien boulot et je n’étais pas suffisamment prêt pour créer et diriger une entreprise de presse numérique. Nous nous sommes donc fixés un ensemble d’objectifs. Le 1er était d’avoir une existence légale. Il fallait créer d’abord une Société à responsabilité limitée (Sarl), au capital d’un million au moins, comme l’exige la loi sur la presse. Il y avait ensuite un tas de paperasseries exigées, à rassembler pour les déposer à l’Autorité nationale de la presse (Anp). Ça été onéreux, fatiguant. Mais nous avons pu les déposer. Il nous reste actuellement la situation des employés à régulariser. Nous sommes à pied d’œuvre pour cela. Là encore, on nous demande presque les yeux de la tête.
Il nous est fait obligation d’embaucher au moins trois journalistes professionnels détenant la Carte d’identité de journalistes professionnels (Cijp), ayant chacun, au moins dix ans d’expériences et payés à la convention collective des journalistes professionnels. Avec toutes les charges sociales. Pour une jeune entreprise, c’est trop ! Cerise sur le gâteau, on demande à des entreprises de presse numérique d’avoir des adresses physiques (des bureaux qu’on loue). C’est une aberration de trop que je ne comprends pas. On nous fait croire que c’est à cause des impôts. Pourtant, cela fait des années qu’on nous chante que les Impôts de Côte d’Ivoire sont numérisés. Bref. Mais je comprends mieux aujourd’hui pourquoi il y a un nombre aussi important d’entreprises qui prospèrent dans l’informel, dans notre pays. Je comprends également pourquoi plus de 70% de nouvelles entreprises créées, meurent avant l’âge de trois ans, selon le Cepici.
Quel va être l’étape suivante ?
Le 2è objectif que nous nous sommes fixés était de changer le design du site pour le rendre plus attrayant, de créer de nouvelles rubriques et de mettre un accent particulier sur l’amélioration du contenu. N’ayant pas de moyens, n’étant pas inféodé à un parti politique ou à un pouvoir quelconque ; ne bénéficiant pas de subvention de quelqu’organisme que ce soit, nous avons mis en place, une petite équipe de cinq personnes. En réalité, je suis aidé dans ma tâche quotidienne de rédaction, de correction et de mise en ligne des articles, par des amis, qui m’apportent bénévolement leur concours. Je voudrais profiter de cette occasion pour leur rendre un vibrant hommage et leur dire grand merci pour leur soutien sans lequel j’aurais, depuis, abandonné. Je dis également merci à tous les parents, amis et connaissances, les internautes qui nous lisent et/ou nous apportent leur appui constant par des conseils. Si Dieu le veut, avant la fin de cette semaine, les internautes verront le nouveau site et nous osons espérer qu’ils vont aimer. En ce qui concerne le contenu, notre cœur de cible demeure le bien-être des populations ivoiriennes, à travers ce que leur proposent, les collectivités territoriales (administration déconcentrée et décentralisée). C’est pourquoi nous avons fait nôtre, la guerre contre l’orpaillage clandestin qui détruit le peu de forêts qui nous reste ; sans oublier le bradage des terres, les feux de brousse etc. Le tourisme, cette richesse mal exploitée en Côte d’Ivoire, ce gisement incroyable d’emplois dont devraient bénéficier de nombreux jeunes ivoiriens pour mettre un terme à la pauvreté, est également un chantier sur lequel nous allons de plus en plus mettre l’accent à travers surtout les activités des Directeurs départementaux et régionaux de tourisme, réduits pour la plupart à un travail administratif de bureau. J’ajoute à cela la coopération bilatérale.
Les Ambassades et autres organismes internationaux accrédités en Côte d’Ivoire, contribuent énormément au développement du pays par le financement des projets au bénéfice des populations. Bien souvent méconnus. Désormais, nous leur disons qu’il existe un site qui veut donner plus de visibilité à leurs actions pour que les populations sachent ce qui est fait pour elles. C’est la raison fondamentale de notre installation à Yamoussoukro, capitale politique et administrative du pays de l’éléphant, sur les terres de Félix Houphouët-Boigny, 1er Président de la Côte d’Ivoire. Le démarrage du nouveau design va coïncider aussi avec de nouvelles rubriques telles que ‘’Nouchi’’, ce français ivoirien qui fait partie intégrante de notre patrimoine culturel (comme l’attiéké, l’aloco, le zouglou…) et dont nous voulons contribuer à la promotion, en exploitant l’excellent travail fait par de nombreux chercheurs. Nous voulons également donner de la visibilité aux immenses efforts faits par les femmes pour le développement de la Côte d’Ivoire, en leur donnant la parole à travers la rubrique ‘’genre’’. A travers la rubrique ‘’sondages’’, nous sommes de ceux qui pensent qu’il faut plus que jamais consulter les Ivoiriens avant le démarrage de grands travaux comme le 4è pont, par exemple. Il y aura également une rubrique consacrée au service : ce sera des informations sur les concours organisés en Côte d’Ivoire, les ventes de maisons et de terrain, la météo, la Brvm, le taux de change etc. Toutes ces rubriques ont, évidemment, pour objectif principal de nous rapprocher le plus près possible des internautes, surtout des jeunes (filles et garçons). En outre, nous voulons poursuivre le maillage du territoire par des correspondants qui sont plutôt pour nous, des lanceurs d’alerte. D’ici la fin de l’année en cours, nous devons finir d’installer nos 31 correspondants régionaux. Ils auront pour tâche 1ère, de nous informer, en temps réel, de tout ce qui se passe dans leur zone. Et non d’attendre les activités gouvernementales ou des élus locaux.
Mais il y a la pandémie du covid-19 qui impacte négativement toutes les activités ?
Hélas ! oui. Nous avons commencé à parler du covid-19 et à sensibiliser les populations ivoiriennes bien avant la découverte du 1er cas le 11 mars 2020. Nous faisons partie de ceux qui ont interpellé le gouvernement ivoirien, à maintes reprises, pour que des mesures concrètes soient prises contre la pandémie qui commençait à créer une véritable psychose au sein des populations. Nous avons dénoncé, avec des mots durs, ce qui s’est passé à l’Injs. C’est un acte criminel et nous continuons de le dire et de le dénoncer. Parce que c’est à partir de là que les cas confirmés ont pris de l’acenseur pour ne plus redescendre jusqu’à ce jour. Nous avons relevé les insuffisances des mesures annoncées par le Président de la République, Alassane Ouattara. On a aussi relayé régulièrement les mesures prises par le gouvernement et salué les efforts faits par Aka Aouélé, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique. Nous avons fait ce que nous avons à faire, malgré les injures et menaces des partisans de tel ou tel camp. Ce qui importe pour nous, ce sont les populations et non les membres du gouvernement qui, eux, ont les moyens d’aller se faire soigner au Maroc, en France ou aux Etats-Unis. On vient d’apprendre que l’Etat ivoirien a débloqué 200 millions Cfa pour la presse privée, dans le cadre de cette lutte. On espère que tout le monde aura droit. Mais quant à nous, ce sont les mesures au niveau des impôts, annoncées par le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, que nous voulons voir de plus près, pour la survie même de nos entreprises ; nous qui n’avons, pour l’heure, aucun revenu pour faire face à nos charges incompressibles.
Interview réalisée par Jean Michael