ministre de la Santé et de l’Hygiène publique

1-Interdiction des pétards chaque année
Le gouvernement ivoirien interdit, comme à l’accoutumée, l’usage de pétards et autres substances explosives du genre ‘’sur toute l’étendue du territoire national du 07 décembre 2020 au 31 janvier 2021 inclus’’. Pourtant, ‘’sur toute l’étendue du territoire national’’, les pétards explosent dans toute les rues, à la veille des fêtes de fin d’année, à commencer par les lycées et collèges pour obliger les enseignants et l’administration à précipiter les congés scolaires.

2-Interdiction de fumer dans les lieux publics
Le gouvernement de Côte d’Ivoire a produit le Décret N° 2012-980 du 10 octobre 2012, portant interdiction de fumer dans les lieux publics et les transports en commun. Le 12 avril 2013, la ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Dr Raymonde Goudou Coffie, a procédé au ‘’lancement de la campagne de sensibilisation sur la nouvelle mesure d’interdiction de fumer dans les lieux publics et les transports’’, au Centre hospitalier universitaire (Chu), de Treichville. A cet effet, la ministre a lancé un appel au ‘’respect de cette décision gouvernementale qui est la manifestation de la volonté politique du gouvernement à agir pour la santé des Ivoiriens’’. Je doute que Dr Eugène Aka Aouélé, actuel ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, se souvienne encore d’un tel projet.

3-Deux mois de loyer et caution
Le mercredi 12 juillet 2017, Bruno Koné, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, informait les Ivoiriens que les propriétaires d’habitations en Côte d’Ivoire ne pourront et ne devront exiger désormais aux locataires qu’un ‘’maximum’’ de deux mois de caution et deux autres mois d’avance de loyer. Le communiqué du Conseil des ministres qui donne l’information, mentionne que le paiement de sommes autres que celles prévues, constituera désormais ‘’une infraction fiscale’’ et sera sanctionnée comme telle.

Selon Bruno Nabagné Koné, il s’agit pour le gouvernement de reformer, à travers ce projet, la législation en vigueur afin d’adapter les lois aux réalités nouvelles du pays marquées par une faiblesse de l’offre de logement qui a laissé naître de mauvaises pratiques ; notamment la fixation de cautionnement et d’avance oscillant entre six et 10 mois. Les propriétaires d’habitations, quant à eux, disent à qui veut les entendre que ce n’est pas le gouvernement qui a construit leurs maisons et qu’il gagnerait plutôt à diminuer le coût prohibitif des matériaux de construction. Comment comprendre par exemple, qu’aujourd’hui, le prix du paquet de ciment est à peu près à 5 000Fcfa, alors que plusieurs cimenteries se sont installées en Côte d’Ivoire ? Pourtant on claironne que la concurrence dans un secteur fait baisser les prix. C’est d’ailleurs la même chose qui est observée au niveau de la communication malgré la présence de trois compagnies mobiles.

4-Interdiction de téléphoner au volant
Au nombre des cinq projets de décrets adoptés en Conseil des ministres du 18 octobre 2013, figure en lettres d’or, celui portant ‘’interdiction de l’usage du téléphone portable et de tout autre moyen de communication en situation de conduite automobile’’. Cette mesure, explique Affoussiata Bamba-Lamine, porte-parole adjointe du gouvernement, par ailleurs, ministre de la Communication, est ‘’un moyen de prévenir les risques liés à l’utilisation des moyens de communication en situation de conduite automobile.

Cela, afin de préserver les populations des dangers liés à cette situation, vu que les nombreux accidents de la route sont dus en partie, à l’utilisation des moyens de communication pendant la conduite automobile. Cette interdiction concerne les téléphones portables de même que les kits main libre. Toute infraction à cette mesure est punie d’une amende’’, a-t-elle précisé. Aujourd’hui, que ce soit à Abidjan où à l’intérieur du pays, ce sont ceux qui conduisent sans prendre le téléphone portable qui sont à rechercher dans les automobilistes ivoiriens.

5-Éradication des enfants en conflit avec la loi
La 17 juin 2020, on apprend que la Cellule de Coordination, de suivi de réinsertion (Ccsr), organisme sous tutelle du Conseil national de sécurité (Cns), déclare avoir resocialisé plus de 1 400 mineurs, adolescents et jeunes en conflit avec la loi, appelés ‘’microbes’’. Ces petits délinquants spécialisés dans les agressions d’honnêtes citoyens à l’arme blanche, en pleine journée, à Abidjan, avant que le phénomène ne prenne l’intérieur du pays. La coordinatrice par intérim du Ccsr, Manignan Ouattara, a fait savoir ce jour-là, que ces jeunes ont été resocialisés et réinsérés, pour certains dans les différents corps de métiers (menuiserie, couture, mécanique-auto, soudure, plomberie, électricité-bâtiments, agropastoral) et d’autres par le retour à l’école.

« La Ccsr a été chargée de mettre en œuvre un projet national en vue de combattre le phénomène des enfants en conflit avec la loi partout en Côte d’Ivoire. Cette cellule travaille à préserver la sécurité des populations, procède à la resocialisation et à la réinsertion socio-éducative et professionnelle de ces enfants », a soutenu Manignan Ouattara. Ces enfants, provenant des villes d’Abidjan, Bouaké, Gagnoa, Daloa, Man, Odienné et San Pedro, ont été resocialisés au centre de M’Bahiakro, de septembre 2016 à juin 2018, date de la fin du projet, a expliqué la coordinatrice par intérim de la CCSR. On aurait pris cela comme argent comptant, si ces délinquants, qui ont pris de la graine, n’avaient pas refait surface lors de la présidentielle du 31 octobre 2020, pour agresser et tuer les marcheurs aux mains nues, contre le 3è mandat inconstitutionnel d’Alassane Ouattara ; à bord d’un mini car de couleur verte. En toute impunité.

6-La dotation budgétaire de chaque département
S’il est un pan du programme de société du candidat du Rassemblement des Républicains (Rdr), Alassane Ouattara, qui a fait des émules en 2010, c’est bien la promesse de dotation budgétaire des départements et Districts du pays. Beaucoup d’ivoiriens ont vu en ces dotations, la véritable voie de développement du pays profond au moment où Abidjan, la capitale économique, concentre, à elle seule, l’essentiel des entreprises, des industries le commerce et les services. Selon cette promesse mirobolante, San Pedro devrait bénéficier de 375 milliards Cfa d’investissements ; Soubré, 531 milliards ; Gagnoa, 139,6 ; Yamoussoukro, 1000 milliards Cfa etc.

Alors qu’on pensait que les montants annoncés seraient alloués aux Conseils régionaux et aux mairies pour des investissements de proximité, pour le mieux-être des populations, ce sont les ministères, logés à Abidjan, qui décidaient du sort des collectivités décentralisées et des investissements à y effectuer. Même pour construire des classes dans des écoles primaires à l’intérieur du pays, la décision et le budget sont décidés par le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, dirigé par Kandia Kamissoko Camara. Après quelques années de ‘’visite d’Etat’’ dans les Régions et Départements, où on a vu quelques infrastructures sortir de terre, puis, plus rien. La suite, on la connait avec du bitume ‘’biodégradable’’ qui dure le temps d’une saison des pluies.

7-Le désarmement des dozos
Après les agressions contre les populations, les accrochages parfois meurtriers, entre Dozos ; chasseurs traditionnels et anciens combattants pro-Ouattara, de la crise armée ; et les Forces de défense et de sécurité (Fds) ivoiriennes, sont devenus légion, après la chute de Laurent Gbagbo, ex Président de la République, en avril 2011. Les plaines des populations aussi. En février 2014, l’accrochage enregistré à Yamoussoukro (centre du pays), capitale politique et administrative, entre Fds et Dozos, a été la goutte d’eau de trop.

Dans un Rapport publié en décembre de la même année, l’Onuci avait réclamé ‘’la fin de l’impunité pour les Dozos’’, supplétifs des forces pro-Ouattara, accusés de graves violations des droits de l’homme dans le pays.
La mission onusienne a qualifié la question des Dozos de « phénomène social préoccupant » et s’est félicité de ce que le gouvernement ivoirien soit décidé à le « gérer dans la transparence ». A Bouna où il était le 30 mars 2016, pour le règlement du conflit qui oppose les agriculteurs et les éleveurs du Bounkani, Hamed Bakayoko, ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, a déclaré : ‘’il n’est pas normal que des hommes soient en armes et que ces armes servent à tuer des populations’’.

On avait pensé que le 1er flic ivoirien profiterait de cette aubaine pour mettre fin non seulement aux exactions de ces supplétifs mais également les désarmerait. Que non ! Le dimanche 27 décembre 2020, une bagarre entre des Dozos et des jeunes Guéré à Guezon, chef-lieu de sous-préfecture, dans la Région du Guémon, a enregistré 07 morts dont 06, du côté des autochtones parmi lesquels 02 enfants et un Dozos ; sans oublier de nombreuses maisons incendiés. C’est dire que les Dozos, de plus en plus discrets, sont bien là et armés.

8-École gratuite
Qui croit encore à ‘’une école gratuite’’ d’enfants de 06 à 16 ans, en Côte d’Ivoire; slogan de campagne du Président de la Côte d’Ivoire ? Les Ivoiriens qui tournent tout en dérision sont de plus en plus nombreux sur les réseaux sociaux à demander que l’école soit maintenant payante car ‘’la gratuité coûte trop chère’’.
Pourtant on n’a pas besoin de faire l’Université américaine de Havard pour comprendre que la réussite d’un tel projet passe nécessairement par la construction de classes et le recrutement des enseignants de qualité et non des militants qui n’ont pas le niveau. Aujourd’hui, les élèves sont entre 80 et 120, en moyenne, par classe. Quel enseignement de qualité dans un tel contexte ?

En 2018, le gouvernement, dans sa fanfaronnade habituelle, indiquait qu’en cinq ans, ‘’nous avons ouvert davantage de classes qu’au cours des vingt années précédentes’’. Ajoutant que pour sa mise en œuvre, cette politique de scolarisation obligatoire (Pso), qui visait à ‘’donner à toutes les filles et à tous les fils de Côte d’Ivoire, le droit à l’éducation et à une formation de qualité’’, est doté d’un budget de 700 milliards. En 2017, le Réseau ivoirien pour la promotion de l’éducation pour tous (RIP-EPT), déplorait des ‘’effectifs pléthoriques par classe, le fait que les kits scolaires gratuits n’étaient pas toujours distribués aux élèves les plus démunis comme ils auraient dû l’être, un manque de cantines dans les écoles primaires et d’internats dans les établissements secondaires’’.

C’est l’avis du Directeur des stratégies, de la planification et des statistiques du ministère de l’Education nationale (Dsps), Mamadou Fofana, qui a fait savoir, déjà en 2017, que ‘’tous les enfants en âge scolaire n’ont pas tous accès à l’école. 30% des enfants de 6 à 11 ans, sont hors du système’’. En outre, le Président de la République vient, enfin, de faire droit aux plaintes des parents d’élèves pour mettre fin à la gabegie dans le paiement des frais des Coges.

9-Émergence en 2020
Le terme a disparu du discours officiel depuis plus de deux ans. Pourtant, Alassane Ouattara, en briguant son 2è mandat en 2015, avait promis de faire de la Côte d’Ivoire, un ‘’pays émergent à l’horizon 2020’’, c’est-à-dire une année au cours de laquelle tous les indicateurs sociaux et du développement humain, seraient au vert. Selon Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda, lors de la présentation de sa candidature, le 12 septembre 2020, à Yamoussoukro, ‘’le modèle macroéconomique du Rhdp a généré une croissance appauvrissante sur la période 2012-2020, avec un taux de pauvreté de plus de 47 %, malgré un taux de croissance du PIB en moyenne de 7,6%, sur la même période’’.

Pour lui, c’est parce que ‘’les tenants du pouvoir Rhdp n’ont jamais eu pour objectif de parvenir à une meilleure redistribution des richesses nationales’’. Daniel Kablan Duncan, Premier ministre et chantre de ce concept, avait longtemps abandonné le projet, car n’y croyant plus, avant son passage comme Vice-Président de la République, puis, sa disgrâce.

10-Orpaillage clandestin
Nié, puis minimisé par le gouvernement à la suite de la dénonciation de ce phénomène plus que préoccupant, par l’ancien Président de la République, Henri Konan Bédié, l’orpaillage clandestin a été au centre du Conseil des ministres du mercredi 12 décembre 2018. Selon le communiqué qui a sanctionné cette rencontre hebdomadaire, en dépit de 05 opérations successives de déguerpissement menées dans le cadre du Programme national de rationalisation de l’orpaillage (Pnro), l’orpaillage clandestin connaît ‘’un regain d’intensité sur l’ensemble du territoire national’’. Aussi, le Conseil a décidé, en vue d’y remédier durablement, de renforcer et d’accroître la lutte contre cette activité illicite.

Le 07 août 2019, c’est médusées, que les populations de Daoukro ont entendu de la bouche de Tanrah Doh Jacob, préfet par intérim : ‘’grande a été notre stupéfaction de constater que c’est en pleine ville que les orpailleurs font leur traitement avec du cyanure exposant du coup les populations au danger mortel de ce produit hautement toxique et dangereux. Croyez-moi, ils ne s’en sortiront pas. Les résultats des déguerpissements se quantifient par l’enlèvement des produits miniers frauduleux principalement le minerai d’or d’une quantité équivalente à 10 grands conteneurs et de nombreux engins à deux roues saisis, des générateurs, des concasseurs, des poulies et même de grandes machines de fouille dotées de godets appelées poclins’’. Don’t act !

René Ramissou l