Sidi Tiémoko Touré, ministre ivoirien de la Communication et des Médias, a été invité, jeudi 04 juin 2020, par les Sénateurs du Pdci-Rda, à légiférer sur la communication politique. Le porte-parole du gouvernement était devant la Commission de la Recherche, de la Science, de la Technologie et de l’Environnement du Sénat, à la Fondation Houphouët-Boigny pour la Recherche de la paix de Yamoussoukro, pour l’examen du projet de loi portant régime juridique de la communication publicitaire. Après son exposé, les Sénateurs du Pdci-Rda, ex-parti au pouvoir, ont voulu savoir pourquoi la communication politique n’est pas prise en compte dans ce projet de loi. Pour étayer leurs propos, les Sénateurs du parti d’Henri Konan Bédié ont pris le cas des nombreux dons distribués aux populations, surtout démunies, dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus, qui portent l’effigie d’Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre et candidat du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, coalition au pouvoir), à l’élection présidentielle d’octobre prochain et dont les médias ; notamment la Rti, la chaine publique ivoirienne, se fait l’écho à longueur de journée. Sans aucun respect de l’Ethique, selon eux.
En réponse, le ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement a laissé entendre qu’une telle pratique des partis politiques relève de la propagande ; ce qui est autorisé par les textes en vigueur et dont lesdits partis peuvent faire usage dans leurs actions, selon lui ; ce qui est différent de la publicité.
Les Sénateurs dans leur ensemble ont, en outre, exprimé de nombreuses préoccupations en matière de publicité, surtout en ce qui concerne la publicité mensongère des guérisseurs ou médecins traditionnels et la transformation d’Abidjan en gigantesque bar par les sociétés de bière : Solibra et Brassivoire, qui y ont installé d’innombrables encarts publicitaires au mépris des règles en matière de publicité et de publicité de l’alcool.
Sidi Touré a informé que c’est justement le constat fait par ses services, du non-respect des règles et le désordre des 23 000 dispositifs publicitaires dans le pays ; dont 13 480 dans le District d’Abidjan, aux conséquences au plan économique et sur l’environnement, qui justifient le présent projet de loi. Car pour lui, cette nouvelle loi va améliorer l’exercice de l’activité publicitaire, avec la création d’une nouvelle autorité de régulation qui aura pour principal rôle, d’assainir cet important secteur qui fait 30 milliards Cfa de chiffre d’affaires par an, pour le rendre plus viable et pérenne. A la suite des échanges avec les Sénateurs, le projet de loi sur la Communication publicitaire a été adoptée.
René Ramissou