Beaucoup de gens l’auront remarqué et déploré : la foultitude des prix sectoriels et des prix spéciaux qui dénaturent et déprécient, au fil des ans, les Ebony ; au départ, un forum de célébration de l’excellence en journalisme. A l’origine, il s’agissait de célébrer les grands genres, aujourd’hui en perte de vitesse dans les rédactions pour des raisons diverses. Il s’agit de l’enquête, du reportage et de l’interview. Pour sa 1ère sortie, le jury présidé par Kébé Yacouba, président de la Commission d’accès à l’information d’intérêt public et aux documents publics (Caidp), a donc mis le pied dans le plat.
En son nom, Dominique Mobioh, elle-même ancienne Ebony, a asséné : ‘’ le jury déplore également le nombre trop élevé des prix sectoriels sponsorisés. Il recommande à l’Unjci, présidé par Jean-Claude Coulibaly, de revoir drastiquement à la baisse ce nombre par une sélection plus rigoureuse des thématiques. Le jury espère que ces remarques seront prises en compte dès la prochaine édition’’.
Avant de faire ses propositions pour redorer l’image de la nuit des Ebony, devenue depuis cette dernière édition, le week-end des Ebony : ‘’au plan de l’organisation du prix nous préconisons le respect des genres journalistiques, une adaptation des outils d’analyse aux différents genres et catégories, une présélection plus minutieuse des productions, l’information des instruments d’analyse des productions. Au niveau des journalistes, une plus grande implication des rédactions dans le choix des éléments proposés par leurs journalistes ainsi que dans leur formation, la nécessité d’organiser un séminaire sur les conditions de lancement des éditions prochaines’’.
A cela il faut ajouter la nécessité d’impliquer véritablement et sérieusement les journalistes basés à Yamoussoukro et même de l’intérieur du pays dans l’organisation pratique afin qu’ils s’approprient l’événement. D’ailleurs, à l’ouverture du ‘’village des Ebony’’, le 22 janvier 2021, Augustin Thiam, Gouverneur du District autonome de la capitale politique et administrative ivoirienne a suggéré, comme il l’a déjà fait les années passées, de ‘’mettre Ebony de façon permanente, à Yamoussoukro. ça donnera un cachet à Ebony et ça donnera un cachet à Yamoussoukro’’.
Osons espérer que ces propositions pertinentes des membres du Jury et des autorités locales seront prises en compte pour plus d’éclat et de sérieux à cette fête de célébration de l’excellence en journalisme.
Rappelons que le super Ebony de la 22è édition des prix Ebony a été remporté par Marcelle Aka du quotidien l’Inter, édité par le Groupe Olympe, classé meilleure entreprise de presse en Côte d’Ivoire.
QUELQUES PRIX SECTORIELS ET SPÉCIAUX
Prix Zadi Zaourou de la meilleure production culturelle : Unjci/ministère de la Culture et de la Francophonie
Prix spécial de la meilleure production sur la lutte contre le travail des enfants
Prix de la meilleure production en agro-industrie : Unjci/Sifca
Prix spécial pour la promotion des droits de l’homme : Unjci/BPDHH/CNDHCI
Prix spécial de la meilleure production sportive : Unjci/ministère des sports
Prix spécial de la meilleure production sur la lutte contre l’immigration clandestine : Unjci/ministère de l’intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur
Prix spécial de la meilleure production pour la promotion des transports : Unjci/Bolloré
Prix spécial Sodefor pour la lutte contre la déforestation : Unjci/Sodefor
Prix spécial Amadou Gon Coulibaly de la meilleure entreprise de presse en bonne gouvernance
René Ramissou