Un consortium a été signé récemment entre les partenaires du projet Cocoa4Future, coordonné par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), selon un communiqué de presse du Cirad diffusé le 19 janvier 20201. Cocoa4Future est financé à hauteur de 6 millions d’euros par l’Union européenne, programme Development smart innovation through research in agriculture (Desira) d’une part, et d’un million d’euro par l’Agence française de développement (Afd).
Ce projet qui veut remettre l’humain et l’environnement au cœur de la cacaoculture de demain, s’étend sur cinq années pendant lesquelles plus de 150 cacaoyères en monoculture ou agroforesterie devront être évaluées du point de vue agro-environnemental. Dans cette même période, 350 exploitations en Côte d’Ivoire et au Ghana « bénéficieront d’un suivi des stratégies paysannes développées notamment en matière d’agroforesterie ». Cocoa4Future est la riposte aux importantes difficultés dont font face les deux grands producteurs mondiaux de Cacao que sont la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Ces difficultés sont, entre autre, le changement climatique, la recrudescence de certaines maladies, le vieillissement des cacaoyères, la raréfaction des zones forestières disponibles et l’instabilité des cours mondiaux du cacao.
Dans ce projet, la Côte d’Ivoire compte cinq institutions de recherche parmi les partenaires. Ce sont le Centre ivoirien de recherches économiques et sociales, Wascal et l’Ufr Biosciences de l’Université Félix Houphouët-Boigny, les Départements de Foresterie, de Gestion, commerce et économie appliquée(Inphb), le Groupe de recherche interdisciplinaire en écologie du paysage et en environnement de l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa (centre-ouest du pays), les laboratoires d’Ecologie et du Développement Durable et de Biotechnologie et Microbiologie des Aliments de l’Université Nangui Abrogoua, et le Centre national de recherche agronomique (Cnra).
Au Ghana, ce sont les institutions de recherche Cocoa Research Institute of Ghana et School of Agriculture et Institute Of Statistical, Social And Economic Research de l’University of Ghana qui font partie de ce projet. Deux Organisations non gouvernementales l’Apdra, pour la pisciculture et le Nitidae pour la création de chaines de valeur et cacao biologique, interviendront également dans le projet. Selon Patrick Jagoret, agronome au Cirad et coordinateur du projet Cocoa4future, le projet identifiera les systèmes de cacaoculture les plus performants et inventera, avec les parties prenantes de la filière cacao, des modèles technico-économiques et organisationnels durables, qui garantiront des conditions de vie décentes aux producteurs, les principaux bénéficiaires du Cocoa4Future.
Il y a, selon le Cirad, près de deux millions de petits producteurs qui travaillent dans la culture du cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana. Il a ajouté que les scientifiques du projet caresse l’espoir d’ici la fin du projet, de proposer des systèmes de cacaoculture durables qui tiennent compte des attentes des agriculteurs. Il faut aussi savoir que la consommation de produits chocolatés devrait grimper grâce à l’accroissement du niveau de vie dans plusieurs pays émergents fortement peuplés. Il importe donc de booster également la production tout en évitant, autant que faire se peut, d’accélérer la destruction de l’environnement.
Franck Tagouya
Source : cirad.fr